1. |
Atomes
02:33
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2. |
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3. |
Vie
05:03
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À mon seul et premier éveil,
M’insuffla d’une putride haleine
L’instant, l’immaculé néant qui m’enveloppait
Jadis de son noir et pâle linceul.
Brutale effusion de sanguinolente saleté
Qu’extirpèrent alors à mon carde
Mes artères brutes et enchevêtrées.
Ce souffle, ce n’est pas le mien.
On m’en a ployé. Je le hais.
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4. |
Brumes
09:31
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Ces bouillonnements, ces moult convections
Hantent mes sens et les animent
En un pantin fauve,
Un fou charognard des ombres,
Un désosseur des songes,
Un serpent sorcier s’attisant
Des plaisirs ardents qu’offre cette chair.
Mon esprit trouble semble privé
De l’unicité de sa gouverne
Et se tiraille, retombant,
Souillé et flétri, sur les cendres
Qu’ont laissées en s’enfuyant
Les lestes secondes qu’il a aperçues.
La folie.
La folie ?
Serais-je à l’envers de moi-même ?
Mon reflet dans les rétines du sol vaseux
Me convainc du sort qui m’habite.
Ces horreurs qui jonchent tout
Me vident de toute sanité
Et inclinent mes restes vers la fin,
Ma fin.
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5. |
Mort
07:17
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Sortant du vide,
Sa poigne glacée est venue à moi,
Pour me délacer,
Arracher à mon flanc, enfin,
Cette lueur puante et fiévreuse.
Cette lumière,
Celle qui me paraissait alors
Plus sombre que le déclin d’une nuit,
Plus pâle et radieuse que les neiges
Me quitta.
Je ne suis plus,
Mais suis en fait tout
À ce quoi je voulus jadis aspirer,
Le tout, le rien, mort.
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6. |
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Il meurt, je le sais,
Celui qui cri non loin de mes pieds,
Sa voix se tordant dans les tourments de sa chair
Telle celle d’un être à qui aurait été arraché
Le fruit engendré par sa propre existence.
Peu à peu se déverse dans son iris
Un fluide noir comme la neige
Proclamant la ruine de son être,
La fissure béante en son esprit
Se refermant sur un rien.
Il disparaît lentement,
Sa peau se fondant dans la couleur du sol froid et vaseux.
Il regarde mes yeux, il les dévisage,
C’est étrange.
Je me rappelle alors le sentiment
Qui m’embrassait lorsque je suis né,
Cet abandon à tout ce qui est,
Sans toutefois connaître le chemin emprunté,
La fin dessinée.
Je me demande s’il rejoint ses pères
Ou les infinis amas de poussière.
Il me donne mal à la vie de le regarder.
Cela fait déjà un mois
Que je l’observe s’éteindre,
J’ai aujourd’hui peine à le distinguer du brouillard,
Son regard est terne, recouvert de boue.
Il est pourri,
Une charogne parmi les rochers.
Il est mort, je le sais.
Les racines des arbres
Se complaisent à croître par ses orifices.
J’ai confiance, ils prendront soin de lui.
Je peux à présent repartir,
Comptant sur mes doigts tordus
Les longues années me restant
Pour découvrir ce qui me retient ici
Plus que celui qui vient de me quitter,
Il avait l’air à se plaire là-haut,
Les yeux pleins de boue,
La vie pleine de trous.
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Crépuscule Québec
Par trois fois l'Astre s'était levé et ensuite noyé.
Par trois fois les rayons derniers sont
venus
mourir sur les troncs et les monts.
Ici, au creux de cette nouvelle pénombre, jouxtant
le diaphane spectre de la lumière partante, naquit
le Crépuscule : sillon sonore d'une noirceur en crevant
une autre, un opus en volutes, un ultime refrain
pour les rescapés des aubes passées.
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